Mahomet et les quatre premiers califes

Mahomet et les quatre premiers califes

Blasphémateur !

" Dieu lui même aurait il si peur de la parole et l'affrontement par le verbe ? "


Blasphémateur !

A 25 ans, Waleed Al-Husseini est un homme libre, et cette liberté, il en a payé le prix.
En 2010, il est le premier Palestinien d’origine musulmane incarcéré en Cisjordanie pour avoir rejeté l’Islam. Sur internet, seul espace de liberté, l’adolescent dénonçait les ressorts rétrogrades, violents et misogynes des textes coraniques et la pratique des religieux.
Mais on ne quitte pas l’Islam. L’Autorité palestinienne, qui se déclare pourtant laïque, en fait son ennemi public numéro un et l’arrête pour outrage à la religion. Commence alors un long et douloureux séjour dans les prisons palestiniennes, où il subit des tortures psychologiques et physiques. Il parviendra finalement à en sortir grâce à des soutiens internationaux, et trouvera asile en France.
Témoignage poignant, Blasphémateur ! offre le regard inédit d’un citoyen palestinien sur son propre Etat, paralysé selon lui par les conflits internes, la collusion des pouvoirs, la prégnance du religieux. C’est aussi le plaidoyer enflammé d’un homme déterminé à se battre pour la liberté de penser. Un homme des Lumières.

Sami Aldeeb : L’idiotie de la croyance que le Coran est parole de Dieu

http://www.blog.sami-aldeeb.com/2014/11/11/lidiotie-de-la-croyance-que-le-coran-est-parole-de-dieu/

L’idiotie de la croyance que le Coran est parole de Dieu

Traduction d’un article paru dans un forum arabe
Je m’intéresse au Coran plus que 99% des musulmans
Personne ne peut me reprocher que je ne respecte pas le Coran. Je l’ai traduit en français et je suis en train de finir une traduction italienne et une traduction anglaise. Je serai donc le seul traducteur dans l’histoire et dans le monde à avoir traduit le Coran en trois langues.
De plus, j’ai préparé  une édition arabe du Coran qui peut être considérée comme la meilleure édition arabe du Coran. Elle comporte des références aux circonstances de la révélation, aux variantes sunnites et chiites, aux versets abrogés et abrogeants, aux sources du Coran, aux sens des termes difficiles et aux erreurs linguistiques et stylistiques. Cette édition présente le texte du Coran selon l’orthographe d’Uthman, l’orthographe normal et l’orthographe koufi sans points et sans signes diacritiques, cette dernière étant  l’orthographe des manuscrits les plus importants et les plus anciens du Coran. Et c’est la première fois que le Coran est publié dans cette orthographe avec le système word. Cette édition arabe peut être téléchargée gratuitement de mon site.
J’invite toujours mes étudiants et les auditeurs de mes conférences  à lire le Coran et à le comprendre tel qu’il est. Et il me fait toujours triste de voir quelqu’un déchirer le Coran, le jeter dans les toilettes comme c’est passé en Arabie saoudite et ailleurs,  ou uriner dessus. Le Coran fait partie de l’héritage de l’humanité, autant que l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Tout comme j’invite les non-musulmans à lire le Coran, j’invite aussi les musulmans à lire l’Ancien Testament et le Nouveau Testament.
En tant qu’arabe, je considère le Coran comme partie de ma culture arabe puisqu’il est le premier livre en langue arabe. Et en tant que chrétien, le Coran fait partie de ma culture religieuse, et je considère que les juifs et les chrétiens ont plus droit sur le Coran que les musulmans du fait que 90% de son contenu provient de sources juives et chrétiennes. Pour cette raison, ils doivent l’étudier, le comprendre et le diffuser.
Tout comme je suis triste lorsque je vois le Coran déchiré ou jeté dans les toilettes, je suis autant triste que des mouvements islamistes fassent usage du Coran pour commettre des crimes abominables comme fait Daesh en Syrie et en Irak. Ce faisant, ils salissent le Coran comme ceux qui le jettent dans les toilettes, voire plus, et poussent les non-musulmans, mais aussi les musulmans à détester le Coran au point de devenir athées. Je n’ai personnellement rien contre les athées, ni contre les religieux, puisque chacun a le droit de vivre selon ses propres convictions et sa propre conscience. Chacun de nous en fait rejette la croyance des autres. Mais  quelle que soit notre religion, on ne doit pas manquer de respect envers le Coran, l’Ancien Testament ou le Nouveau Testament.
Respecter le Coran ne signifie pas l’idolâtrer
Le respect que nous devons  porter pour le Coran, l’Ancien Testament, le Nouveau Testament et autres livres faisant partie de l’héritage de l’humanité, ne signifie pas que nous devons nous abstenir de les étudier de façon critique, tant sur le plan du contenu que sur le plan de la langue. Jeter le Coran, l’Ancien Testament ou le Nouveau Testament dans les toilettes constitue un manquement envers ces livres, mais idolâtrer ces  livres est un excès nuisible pour l’humanité.
La nocivité d’une telle idolâtrie découle du fait qu’elle va à l’encontre du bon sens et des évidences. Chaque livre est un livre humain. Considérer un livre comme livre descendu du ciel est le sommet de l’idiotie. Ne descendent du ciel que la pluie et les météorites, et  si jamais vous voyez un livre descendre du ciel, sachez qu’un voyageur l’a jeté de la fenêtre d’un avion pour s’en débarrasser.
La croyance que le Coran est la parole de Dieu a conduit chez les musulmans à ce qui est connu sous le nom de la « Mihna », l’équivalent des tribunaux d’inquisition chrétiens.  Des centaines, voire des milliers  de musulmans entre partisans et adversaires ont été tués: les uns pensaient que le Coran est parole de Dieu de toute éternité, alors que d’autres affirmaient qu’elle est parole créée. Cette inquisition a été largement étudiée par Fehmi Jadaane dans son livre en langue arabe: « L’épreuve: recherche dans la dialectique religieuse et la politique dans l’islam » qui peut être téléchargé gratuitement.
Le même problème se trouve dans le judaïsme et le christianisme, autour de l’idolâtrie de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament. Ceci est à la base des tribunaux d’inquisition, a coûté la vie à de nombreuses personnes, et a muselé les scientifiques et les penseurs. Inutile ici de rappeler le procès de Galilée et bien d’autres. En raison de ces abominations commises par ces tribunaux d’inquisition, les philosophes des Lumières ont entrepris une révolution intellectuelle afin de descendre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament de leur piédestal et d’en faire des livres humains.  Cette révolution a ouvert la porte à la renaissance intellectuelle, sociale, scientifique et industrielle dans le monde occidental.
Malheureusement, le monde arabe et musulman n’a pas pu suivre l’évolution de la civilisation et a continué à idolâtrer le Coran. Et comme conséquence, nous vivons aujourd’hui les plus sombres moments de l’histoire avec les crimes abominables de Daesh et autres mouvements islamiques commis aussi bien contre les musulmans que les non-musulmans, contre les femmes, l’art et tout ce qui est beau dans l’humanité.  Et ainsi le monde arabe et musulman se voit envahi par des gangs de criminels sous la bannière du Coran et la bannière de Mohammed soutenu par des institutions religieuses ouvertement ou en cachette, y compris Al-Azhar et autres centres islamiques sunnites ou chiite, et ces gangs criminels  sont financés par des individus, des institutions et même des gouvernements imbibés de barbarie. Nous sommes ainsi revenu au système des captives de guerre vendues dans les marché aux esclaves, à l’imposition de la jizya et aux massacres, terrorisant les civils, les expulsant de leurs maisons et les dépossédant de leurs biens,  détruisant les monuments et les manuscrits, sans parler de la destruction des villes et des pillages.
Le Coran est un livre comme tout autre livre, fait par l’homme
J’écris actuellement une série d’articles sur les erreurs linguistiques et stylistiques du Coran dans un fameux forum arabe (situé hors des pays arabes et musulmans). Au début de mes articles, je répète que mes articles ne s’adressent pas à ceux qui croient que le Coran est parole de Dieu, et que je traite le Coran comme si c’était Mille et une nuits.
Malgré cet avertissement explicite maintes fois répété, certains lecteurs reviennent à la charge comme s’ils ne savaient pas lire, ou ne comprenaient pas ou ne voudraient pas comprendre. L’un d’eux, nommé  « Ayden Hussein » a écrit le commentaire suivant:
Si vous dites que Muhammad a écrit le Coran, vous savez cela déifie Mohammed. Le Coran comporte des connaissances scientifiques dont la présence dans le Coran ne peut être expliquée que par l’origine divine de ce livre. Ne me dites pas qu’il ne s’agit pas de prodiges. Vous avez un ordinateur et Internet et vous pouvez prendre connaissance de ces prodiges – Avec mes salutations.
Ma réponse a été:
Cher M. Ayden Hussein
Comme je l’ai mentionné dans mon article, je n’adresse pas mes articles à ceux qui croient que le Coran est parole de Dieu, parce que je suis d’avis que cette croyance constitue le sommet de l’idiotie, et je n’ai pas le temps à discuter avec des idiots. Mais si vous n’avez pas lu ce que j’ai écrit, vous êtes excusé et je vous renvoie  au livre en arabe de Khalid Muntassir: L’illusion du prodige scientifique dans le Coran
A qui écris-tu Sami?
Je permets  à mes lecteurs, quelles que soient leurs croyances et leurs idioties, de commenter mes articles  malgré la possibilité de supprimer ces commentaires ou de les empêcher. Je ne force personne à lire mes articles, tout comme je ne me force pas à répondre à tous les idiots qui commentent mes articles. Si je permets les commentaires, c’est par simple compassion, espérant que cela soit compté en ma faveur dans l’au-delà. Nous devons en effet tolérer les idiots au maximum, du fait qu’ils font partie de la société. S’ils sont parvenus à un si haut niveau d’idiotie, la société en est responsable directement ou indirectement. Ces idiots sont le produit de nos écoles, de nos universités, de nos mosquées et des médias qui ont planté en eux l’idiotie.  Et cette idiotie ne se limite pas aux illettrés, aux demi-illettrés ou aux demi-intellectuels, mais concerne aussi les intellectuels qui ont des certificats universitaires. L’idiotie, en effet, c’est comme la peste, le choléra et le cancer qui ne distinguent pas entre illettrés et intellectuels. Des grands savants et des médecins peuvent mourir de ces maladies, tout comme ils peuvent être atteints de la maladie de l’idiotie.
L’idiotie peut infecter aussi bien un prince qu’un meneur d’ânes. Mais de toute évidence, l’infection d’un illettré par la maladie de l’idiotie est moins grave que l’infection des intellectuels et des responsables politiques ou religieux, puisque ces derniers sont considérés comme des modèles pour la société. Lorsque j’entends un chef d’Etat ou un professeur répéter après la récitation d’un verset coranique la phrase usuelle: « Dieu a dit la vérité », je me tape la tête et je déchire mes habits parce que je sais alors que l’idiotie a atteint le sommet de la pyramide sociale.  Et comme le dit le proverbe arabe: « Si le maître de la maison est tamboureur, tous les membres de sa famille ne font que danser ». Quel espoir peut-on attendre d’une telle société?
Et je le répète: la croyance que le Coran est la parole de Dieu est le sommet de l’idiotie
Nous devons tous lutter autant que nous le pouvons contre cette idiotie
Coran n’a rien à voir avec Dieu, ni de près ni de loin. Le Coran n’est qu’un brouillon décousu écrit par un rabbin étourdi.
Sami Aldeeb, dr en droit
Professeur des universités
Directeur du Centre de droit arabe et musulman http://www.sami-aldeeb.com

Taslima Nasreen interview 2014

TASLIMA NASREEN

"Je me sens la responsabilité de dénoncer l'islam"

Par propos recueillis par Monique Atlan et , publié le 
(...)

C'est en lisant le Coran que vous avez vu les choses différemment?

Oui. C'est ma mère qui m'a enseigné le Coran. J'avais aussi un maître qui venait à la maison m'apprendre l'arabe pour que je puisse déchiffrer le texte, sans que je le comprenne vraiment. Souvent, les femmes ne savent pas ce que dit le Coran, car le texte est écrit en arabe, et dans beaucoup de pays non arabophones on déchiffre l'arabe sans comprendre le sens des versets... Mais, à 14 ans, je suis tombée sur un Coran traduit en bengali, et j'ai comparé plus de 12 traductions bengalies différentes... A ma grande surprise, j'ai compris que c'était bien Allah qui déclarait les femmes inférieures, qui prônait la polygamie, le divorce uniquement pour les hommes, le droit de battre leurs épouses, l'interdiction faite aux femmes de porter témoignage en justice, l'inégalité en matière d'héritage, le port du voile? Oui, Allah permettait tout cela. J'ai compris que la condition des femmes musulmanes n'était donc pas un problème spécifique à la société bengalie, mais bien le fait de la loi d'Allah, une loi terrifiante, ou plus précisément de la loi que Mahomet avait faite au nom d'Allah? Lorsque j'ai tenté de critiquer l'islam au nom des femmes et de la justice, les fondamentalistes sont devenus fous; ils n'ont pas accepté de débattre, ils n'ont pas argumenté, ils ont seulement voulu me faire taire et me tuer. Ils ont décrété une fatwa que le gouvernement a cautionnée au lieu de les sanctionner. Ce n'était pas illégal, puisque le Coran dit que l'incroyant doit être tué: Allah le permet. Pour sauver ma vie, j'ai été forcée de me cacher et de quitter mon pays, sachant que beaucoup de gens me soutenaient mais ne pouvaient le dire publiquement. 
Est-ce vraiment le Coran qui est responsable, ou les fondamentalistes qui l'interprètent à leur manière?
Beaucoup de musulmans modernes disent que les fondamentalistes ont tort, que ces derniers ne représentent pas le vrai islam, et que celui-ci n'a jamais prescrit d'assassiner les incroyants. C'est faux! C'est bien l'islam, le vrai islam, l'authentique islam, qui prescrit de tuer les apostats et les incroyants. Cela est explicite dans le Coran. Le Coran dit même que l'on peut tuer les juifs et les chrétiens et que, si on se lie d'amitié avec eux, Allah promet l'enfer. 

Ne serait-il pas plus juste de dire qu'on y trouve des versets contradictoires?

Oui, mais c'est uniquement parce que, lorsque Mahomet n'avait pas le pouvoir, il recherchait des alliances politiques avec les non-musulmans. Il se voulait tolérant. Mais, dès qu'il eut le pouvoir, il changea radicalement et commença à parler de massacrer les non-musulmans... Si les fondamentalistes ont voulu me tuer, c'est parce qu'ils veulent vraiment appliquer le vrai islam. Ils sont l'islam authentique. Les musulmans qui souhaiteraient voir les femmes libérées sont en contradiction avec leur doctrine: Allah ne les aurait pas acceptés. Le Coran le dit clairement, et ce sont les paroles d'Allah lui-même: "Les hommes ont autorité sur les femmes du fait que Dieu a préféré certains d'entre vous à certains autres, et du fait que les hommes font dépense, sur leurs biens, en faveur de leurs femmes. Les femmes vertueuses sont obéissantes? celles dont vous craignez l'indocilité, avertissez-les! Reléguez-les dans les lieux où elles couchent! Frappez-les? (4.34)." 

Que dit-il de la vie sexuelle des femmes?

L'islam considère la femme uniquement comme un objet sexuel, un objet sale comme de la merde, car le Coran dit textuellement: "Ô vous qui croyez, si vous êtes malade ou en voyage, si vous avez été en contact avec vos excréments ou que vous ayez touché une femme et que vous n'ayez pas d'eau, recourez à du sable [avant de prier] (4.43)." Il dit aussi: "Vos femmes sont un champ de labour pour vous. Venez-y comme vous voulez." Donc, quand les hommes veulent et comme ils veulent! Que la femme veuille ou non, la question n'est jamais posée! Les hadith précisent que deux catégories de prières n'atteignent jamais les cieux: celles de l'esclave en fuite et celles de la femme qui se refuse la nuit à son mari... 

Et le voile?

Il faut savoir que le voile existe uniquement parce que Mahomet était très jaloux de ses amis qui venaient lui rendre visite et regardaient Aïcha, sa femme. Il ne pouvait tolérer cela. C'est alors qu'il dit avoir reçu une révélation d'Allah lui disant que les femmes devaient se couvrir face au regard des hommes. Il imposa donc le voile à Aïcha, et par extension à toutes les femmes. Réalisez aussi que Mahomet a pris Aïcha pour femme quand elle avait 6 ans! Ce qui est, bien sûr, un abus d'enfant. Oui, je pourrais qualifier Mahomet d'abuseur d'enfant. Et le voile est, pour moi, le signe de la plus profonde oppression. 

Réalisez-vous que vos propos peuvent être considérés comme choquants, voire insultants, pour l'islam?

Si c'est insulter l'islam que d'affirmer que le Coran est un texte oppressif, alors je peux insulter l'islam. Ce qui compte pour moi, c'est l'être humain, et non le texte. L'islam n'est pas une personne avec un c?ur et des sentiments. Ce n'est qu'une création humaine qui date de très longtemps. Je pense réellement que l'islam est une torture contre les femmes, une torture que nous devons combattre. Mon stylo est ma seule arme. Je ne me trouve pas spécialement radicale. Je dis seulement la vérité. Tout est écrit dans le Coran. C'est moi qui ai été choquée quand je l'ai lu pour la première fois, quand j'ai vu que des millions de gens croyaient encore à ce livre horrible. Comment est-ce possible si l'on croit aussi à l'humanisme? Je pense que toute personne consciente serait choquée comme moi. 

Vous n'avez pas peur de parler ainsi?

Pourquoi aurais-je peur, puisque je dis la vérité? Même au Bangladesh, je parlais de cette manière, et je n'avais pas peur. Le Coran ne dit rien sur la réalité du monde, il ne permet pas la mise en ?uvre des droits de l'homme, de la démocratie, de la liberté d'expression. Il est plein d'idées fausses sur l'Univers. 

Plutôt que la cause de l'oppression, le Coran ne serait-il pas un prétexte dont les hommes se servent pour conserver leur pouvoir sur les femmes?

C'est parce que le texte existe qu'ils peuvent s'en servir. Si ce texte n'était pas considéré comme provenant d'Allah, intangible pour tous les temps passés et à venir, alors le Coran ne serait pas important. En réalité, les fondamentalistes peuvent justifier leurs crimes du seul fait que ce texte est considéré comme saint. 

Il n'y a donc rien à garder du Coran?

Non, parce que maintenant nous connaissons la modernité et les droits de l'homme. J'ajoute que, pour moi, il n'y a pas de conflit entre l'Islam et l'Occident, entre la chrétienté et l'islam; il existe plutôt un conflit entre sécularisation et fondamentalisme, entre pensée logique et pensée irrationnelle, entre innovation et tradition, passé et présent, modernité et antimodernité, entre ceux qui valorisent la liberté et ceux qui ne la recherchent pas. Je défends les musulmans partout où ils sont opprimés, en Inde ou ailleurs quand ils sont en minorité. Je suis contre la violence. La violence n'est jamais une solution. Je sais que la plupart croient en l'islam d'abord par ignorance et parce que les politiciens se servent de la religion pour les maintenir dans l'ignorance. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une éducation éclairée. Il y a des siècles, des hommes ont créé l'islam. Le Coran peut être considéré comme un document historique. Je n'ai jamais dit qu'il fallait le détruire, pas plus qu'il ne faut détruire les hadith! On doit le prendre comme un élément de notre histoire passée, mais ne pas chercher à l'appliquer de nos jours. (...)

Que souhaitez-vous dire à toutes ces femmes?

Je voudrais leur faire comprendre qu'elles doivent lire le Coran avec un esprit clairvoyant pour y chercher une quelconque justice. Si elles ne la trouvent pas dans le texte (et elles ne la trouveront pas), elles devront cesser de suivre ces règles et commencer à se battre. A chacune de trouver la manière de le faire. La mienne, c'est l'écriture. Je veux simplement les encourager, leur dire que, si nous voulons être plus civilisés, nous ne pouvons plus suivre ces livres qui prescrivent l'inégalité. Je veux leur faire prendre conscience que, si elles n'entament pas leur propre libération, alors leurs filles souffriront, elles aussi. Peut-être que les femmes d'aujourd'hui ne verront pas l'avènement d'une société laïque de leur vivant, mais il est de leur devoir de la préparer pour les futures générations. A celles qui ne se battent pas pour faire cesser l'oppression de ce système patriarcal et religieux, je dis: honte à vous! Honte à vous de ne pas protester, honte à vous de conforter un tel système! C'est difficile, car il existe une sorte de conspiration qui maintient les femmes dispersées et isolées (dans de nombreux pays musulmans, elles n'ont pas même le droit d'entrer dans les mosquées) et il est difficile pour elles de se rassembler... Mais, dorénavant, les femmes doivent conquérir leur indépendance économique. Elles doivent se battre pour vivre dans la dignité, en êtres humains. Nous avons besoin maintenant d'une éducation laïque, nous avons besoin des Lumières. 

Francis Weill, professeur de Médecine



Je copie cette lettre du Pr Weill, qui selon Riposte laique aurait démissionné du CRIF pour les raisons qui y sont énoncées. Si c'est bien le cas : bravo à lui !

Francis Weill

Né en 1933, médecin, professeur d’imagerie médicale au CH de Besançon, Francis Weill a été un pionnier de l’échographie médicale qu’il a fait connaître par de nombreux livres et des conférences dans la plupart des pays du monde. Il est issu d’une famille alsacienne d’intellectuels juifs dont les ancêtres étaient colporteurs et tanneurs : son grand père, le Grand Rabbin Ernest Weill, est connu pour l’impulsion qu’il a donnée au renouveau des études juives dès la fin du XIXème siècle, et par son livre, un  Choulran arouk (la table dressée, en hébreu), une étude des prescriptions de la Tora. Son père, le Dr Joseph Weill, a été un grand médecin, dont le souvenir est honoré en raison de son action pendant la guerre en faveur des enfants juifs menacés de massacre. Francis Weill consacre sa retraite à l’étude et à la publication de livres de thème juifs, présentés dans ce site.
http://www.editions-harmattan.fr/minisites/vspace.gif

Objet : démission au CRIF
Docteur Francis Weill
Professeur Honoraire à la Faculté de Médecine
9 septembre 2014
Cher président, chers amis du CRIF, ce message est un message d’adieu.
Voici onze ans que j’ai l’honneur d’appartenir au comité directeur. J’y ai toujours trouvé l’amitié, dans un esprit chaleureux de collaboration.
Ces années ont été, dans une certaine mesure, des années de bonheur; elles ont été, aussi, malheureusement, des années de déception de plus en plus marquée. Car la montée de l’antisémitisme musulman et de l’antisionisme-antisémitisme de gauche sont un échec majeur du CRIF.
Nous avons été constamment alertés par P.A. Taguieff, par J. Tarnero, par Mme Bat Yeor, par C. Caldwell et d’autres; j’ai moi aussi tenté de contribuer à cette alerte par mes propres livres[1][1].Voici onze ans que je tente d’expliquer que la voie du dialogue avec les rares musulmans dits modérés est une impasse. Les relations avec l’islam, ce ne sont ni quelques autobus de l’amitié, ni des repas partagés de clôture de Ramadan, ni une commission d’opérette pour nos relations avec les musulmans.
Dans le monde d’aujourd’hui, l’islam c’est le Coran; le Coran ne laisse pas de place à l’angélisme. Le Coran, que le CRIF a choisi de ne jamais interpeller, malgré mes incitations répétées, est un texte violemment antijuif: nous sommes des singes et des porcs (Coran, 5:59-60), ou encore des singes abjects; nous tordons l’Ecriture, etc etc.. Pour toute personne croyant en un Coran « incréé » ce sont là des articles de foi appelés à être enseignés jour après jour dans un climat de mépris et de haine. Des témoignages de musulmans ayant quitté leur foi initiale le confirment.
Tout ce que nous reprochons aux salafistes et autres califes autoproclamés en matière d’intolérance, de violence, d’impérialisme, d’entreprises de génocide, et même de cruauté relève de prescriptions coraniques (par ex.: « Voici quelle sera la récompense de ceux qui combattent D. et Son apôtre, et qui emploient toute leur force à commettre des désordres sur la terre : vous les mettrez à mort ou vous leur ferez subir le supplice de la croix ; vous leur couperez les mains et les pieds alternés. 5 :33.   Vous couperez les mains des voleurs, homme ou femme, en punition de leur crime. C’est la peine que D. a établie contre eux ; Il est puissant et sage. 5 :38″).
Le silence prolongé de la majorité des institutions et communautés musulmanes face aux exactions de l’état islamique en Irak en est la preuve: un musulman, même simple pratiquant, même adepte d’une observance attiédie, ne peut en aucun cas s’élever contre les prescriptions coraniques. La récente déclaration du recteur Boubakeur en faveur des minorités d’Orient mérite une lecture attentive : monsieur le recteur déclare acquis le droit des trois religions à rester implantées en Orient – il oublie un peu vite le sort réservé aux juifs de ces pays !
Il oublie aussi de parler de la dhimmitude. Il ne fait aucune référence au Coran en parlant des chrétiens et du christianisme; or le Coran fait des chrétiens des blasphémateurs, ce qui est une faute gravissime dans l’islam. Et il oublie que le Coran dénie au christianisme sa légitimité théologique, puisque « Jésus n’est pas mort sur la croix »: »Ils (les juifs)n’ont point cru ; ils ont inventé contre Marie un mensonge atroce.
Ils disent : « Nous avons mis à mort le Messie, Jésus, fils de Marie, l’apôtre de D. ».
Non, ils ne l’ont point tué, ils ne l’ont point crucifié. Un autre individu qui lui ressemblait lui fut substitué, et ceux qui disputaient à son sujet ont été eux-mêmes dans le doute. Ils n’en avaient pas de connaissance précise, ce n’était qu’une supposition.
Ils ne l’ont pas tué réellement ». Coran, 4 : 156-158. Enfin cette déclaration ambigüe n’a pas été signée par l’UOIF ! On voit bien qu’il est impossible d’entamer des relations réelles avec l’islam sans traverser le brouillard des discours d’apaisement pour en venir aurions pu le faire, à condition de rechercher quelques soutiens dans cette entreprise et de nous appliquer à rester objectifs et rigoureux.
Cher président, tu as été exemplaire quand, il y a quelques années, tu t’es élevé contre la coalition rouge brun vert. Mais sur le croissant, nous attendons encore une manifestation de réalisme. Si on m’avait écouté, au lieu de rejeter systématiquement mes messages d’alerte adressés à la newsletter, nous aurions centré notre action sur les messages violents du Coran (et sur la charte du Hamas), en cherchant inlassablement à  en faire connaître les dangers.
Dès lors il n’y eut plus eu, dans notre pays, un seul journaliste, un seul homme politique, un seul citoyen ignorant cette violence. Face à la diffusion des versets dits « terribles » du Coran, les institutions musulmanes eussent été contraintes de se situer. Plus personne ne méconnaîtrait celles d’entre elles que leur adhésion à la violence rend « insolubles dans la république ». Cela aurait alerté l’opinion de façon positive et facilité la tâche des pouvoirs publics. Aurions-nous alors connu les crimes et les manifestations antisémites de masse auxquelles nous avons été et nous serons confrontés? Je ne le pense pas.
Hélas nous avons choisi le silence et la passivité pour privilégier quelques réactions immédiates et la gestion de nos relations avec les institutions de la république.
Nous n’avons récolté ainsi que d’inefficaces paroles d’indignation. Nous avons tendu la main et reçu en échange le malheur et l’impuissance. Lors de notre dernière conférence téléphonique, tu m’as dit, mon cher président, que j’avais mille fois raison, mais que tu n’entreprendrais pas ce combat. La main du Seigneur est-elle trop courte pour sauver?
(Is. 50:2). Non bien sûr. Mais la main du CRIF ?
Bientôt le CRIF n’aura plus qu’une seule raison d’être: faciliter l’exil des juifs français; ils n’auront en effet plus besoin d’une représentation politique: ce sera trop tard. Ils auront besoin de bonnes agences de voyage et d’efficaces agences immobilières. Ce n’est pas ma conception de la défense des juifs et des valeurs du judaïsme.
Je ne veux pas continuer à être complice de cette absence déterminée de courage et de clairvoyance, indigne de nos pères fondateurs dont il convient de rappeler l’action; en effet, les événements auxquels nous sommes confrontés de façon de plus en plus menaçante ne sont pas très différents de ceux qu’ils ont vécus.
C’est pourquoi, après une réflexion de plusieurs mois, j’ai décidé de présenter ma démission. Je souhaite que cette lettre soit lue au prochain comité directeur. Avec toutes mes amitiés et mes regrets.
Pr Francis Weill


Bibliographie selon les éditions de l'Harmattan 

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Francis Weill, Médecin

A consacré sa retraite à l'étude des textes sacrés juifs chrétiens et musulmans

adresse email envoyer un mail à l'auteur

Renseignements
Fonction(s) actuelle(s) : Médecin, Professeur Emérite médecine

Bibliographie
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CONTES JUIFS
Francis Weill
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DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE DES SOURATES ET VERSETS DU CORAN
Francis Weill - Préface de Mohsen Ismaïl
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L'Ethique juive en dix paroles,
Editions MJR Genève
Lettre à un ami chrétien propalestinien/Lettre sur l'antisémitisme, Ed. du Cosmogone, Lyon
Lettre sur l'antisémitisme, Ed. du Cosmogfone Lyon.

Articles de presse
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