Je copie cette lettre du Pr Weill, qui selon Riposte laique aurait démissionné du CRIF pour les raisons qui y sont énoncées. Si c'est bien le cas : bravo à lui !
Francis Weill
Né en 1933, médecin, professeur d’imagerie médicale au CH de Besançon,
Francis Weill a été un pionnier de l’échographie médicale qu’il a fait
connaître par de nombreux livres et des conférences dans la plupart des pays
du monde. Il est issu d’une famille alsacienne d’intellectuels juifs dont les
ancêtres étaient colporteurs et tanneurs : son grand père, le Grand
Rabbin Ernest Weill, est connu pour l’impulsion qu’il a donnée au renouveau
des études juives dès la fin du XIXème siècle, et par son livre, un Choulran
arouk (la table dressée, en hébreu), une étude des prescriptions de
la Tora. Son père, le Dr Joseph Weill, a été un grand médecin, dont le
souvenir est honoré en raison de son action pendant la guerre en faveur des
enfants juifs menacés de massacre. Francis Weill consacre sa retraite à
l’étude et à la publication de livres de thème juifs, présentés dans ce site.
|
Objet : démission au CRIF
Docteur Francis Weill
Professeur Honoraire à
la Faculté de Médecine
9 septembre 2014
Cher président, chers
amis du CRIF, ce message est un message d’adieu.
Voici onze ans que j’ai
l’honneur d’appartenir au comité directeur. J’y ai toujours trouvé l’amitié,
dans un esprit chaleureux de collaboration.
Ces années ont été, dans
une certaine mesure, des années de bonheur; elles ont été, aussi,
malheureusement, des années de déception de plus en plus marquée. Car la montée
de l’antisémitisme musulman et de l’antisionisme-antisémitisme de gauche sont
un échec majeur du CRIF.
Nous avons été constamment
alertés par P.A. Taguieff, par J. Tarnero, par Mme Bat Yeor, par C. Caldwell et
d’autres; j’ai moi aussi tenté de contribuer à cette alerte par mes propres
livres[1][1].Voici onze ans que je tente d’expliquer que la voie du dialogue
avec les rares musulmans dits modérés est une impasse. Les relations avec
l’islam, ce ne sont ni quelques autobus de l’amitié, ni des repas partagés de
clôture de Ramadan, ni une commission d’opérette pour nos relations avec les
musulmans.
Dans le monde
d’aujourd’hui, l’islam c’est le Coran; le Coran ne laisse pas de place à
l’angélisme. Le Coran, que le CRIF a choisi de ne jamais interpeller, malgré
mes incitations répétées, est un texte violemment antijuif: nous sommes des
singes et des porcs (Coran, 5:59-60), ou encore des singes abjects; nous
tordons l’Ecriture, etc etc.. Pour toute personne croyant en un Coran
« incréé » ce sont là des articles de foi appelés à être enseignés
jour après jour dans un climat de mépris et de haine. Des témoignages de musulmans
ayant quitté leur foi initiale le confirment.
Tout ce que nous
reprochons aux salafistes et autres califes autoproclamés en matière
d’intolérance, de violence, d’impérialisme, d’entreprises de génocide, et même
de cruauté relève de prescriptions coraniques (par ex.: « Voici quelle
sera la récompense de ceux qui combattent D. et Son apôtre, et qui emploient
toute leur force à commettre des désordres sur la terre : vous les mettrez à
mort ou vous leur ferez subir le supplice de la croix ; vous leur couperez les
mains et les pieds alternés. 5 :33. Vous couperez les mains des
voleurs, homme ou femme, en punition de leur crime. C’est la peine que D. a
établie contre eux ; Il est puissant et sage. 5 :38″).
Le silence prolongé de
la majorité des institutions et communautés musulmanes face aux exactions de
l’état islamique en Irak en est la preuve: un musulman, même simple pratiquant,
même adepte d’une observance attiédie, ne peut en aucun cas s’élever contre les
prescriptions coraniques. La récente déclaration du recteur Boubakeur en faveur
des minorités d’Orient mérite une lecture attentive : monsieur le recteur
déclare acquis le droit des trois religions à rester implantées en Orient – il
oublie un peu vite le sort réservé aux juifs de ces pays !
Il oublie aussi de parler
de la dhimmitude. Il ne fait aucune référence au Coran en parlant des chrétiens
et du christianisme; or le Coran fait des chrétiens des blasphémateurs, ce qui
est une faute gravissime dans l’islam. Et il oublie que le Coran dénie au
christianisme sa légitimité théologique, puisque « Jésus n’est pas mort
sur la croix »: »Ils (les juifs)n’ont point cru ; ils ont inventé
contre Marie un mensonge atroce.
Ils disent : « Nous
avons mis à mort le Messie, Jésus, fils de Marie, l’apôtre de D. ».
Non, ils ne l’ont point
tué, ils ne l’ont point crucifié. Un autre individu qui lui ressemblait lui fut
substitué, et ceux qui disputaient à son sujet ont été eux-mêmes dans le doute.
Ils n’en avaient pas de connaissance précise, ce n’était qu’une supposition.
Ils ne l’ont pas tué
réellement ». Coran, 4 : 156-158. Enfin cette déclaration ambigüe n’a pas
été signée par l’UOIF ! On voit bien qu’il est impossible d’entamer des
relations réelles avec l’islam sans traverser le brouillard des discours
d’apaisement pour en venir aurions pu le faire, à condition de rechercher
quelques soutiens dans cette entreprise et de nous appliquer à rester objectifs
et rigoureux.
Cher président, tu as
été exemplaire quand, il y a quelques années, tu t’es élevé contre la coalition
rouge brun vert. Mais sur le croissant, nous attendons encore une manifestation
de réalisme. Si on m’avait écouté, au lieu de rejeter systématiquement mes
messages d’alerte adressés à la newsletter, nous aurions centré notre action
sur les messages violents du Coran (et sur la charte du Hamas), en cherchant
inlassablement à en faire connaître les dangers.
Dès lors il n’y eut plus
eu, dans notre pays, un seul journaliste, un seul homme politique, un seul
citoyen ignorant cette violence. Face à la diffusion des versets dits
« terribles » du Coran, les institutions musulmanes eussent été
contraintes de se situer. Plus personne ne méconnaîtrait celles d’entre elles
que leur adhésion à la violence rend « insolubles dans la
république ». Cela aurait alerté l’opinion de façon positive et facilité
la tâche des pouvoirs publics. Aurions-nous alors connu les crimes et les
manifestations antisémites de masse auxquelles nous avons été et nous serons
confrontés? Je ne le pense pas.
Hélas nous avons choisi
le silence et la passivité pour privilégier quelques réactions immédiates et la
gestion de nos relations avec les institutions de la république.
Nous n’avons récolté
ainsi que d’inefficaces paroles d’indignation. Nous avons tendu la main et reçu
en échange le malheur et l’impuissance. Lors de notre dernière conférence
téléphonique, tu m’as dit, mon cher président, que j’avais mille fois raison,
mais que tu n’entreprendrais pas ce combat. La main du Seigneur est-elle trop
courte pour sauver?
(Is. 50:2). Non bien
sûr. Mais la main du CRIF ?
Bientôt le CRIF n’aura
plus qu’une seule raison d’être: faciliter l’exil des juifs français; ils
n’auront en effet plus besoin d’une représentation politique: ce sera trop
tard. Ils auront besoin de bonnes agences de voyage et d’efficaces agences
immobilières. Ce n’est pas ma conception de la défense des juifs et des valeurs
du judaïsme.
Je ne veux pas continuer
à être complice de cette absence déterminée de courage et de clairvoyance,
indigne de nos pères fondateurs dont il convient de rappeler l’action; en
effet, les événements auxquels nous sommes confrontés de façon de plus en plus
menaçante ne sont pas très différents de ceux qu’ils ont vécus.
C’est pourquoi, après
une réflexion de plusieurs mois, j’ai décidé de présenter ma démission. Je
souhaite que cette lettre soit lue au prochain comité directeur. Avec toutes
mes amitiés et mes regrets.
Pr Francis Weill
Bibliographie selon les éditions de l'Harmattan
|
||||
Renseignements
|
Fonction(s) actuelle(s) : Médecin, Professeur
Emérite médecine
|
Bibliographie
|
|||||||||||||||
DICTIONNAIRE
ALPHABÉTIQUE DES VERSETS DES DOUZE DERNIERS PROPHÈTES
Tome 1 Traduction adaptée par Francis Weill
DICTIONNAIRE
ALPHABÉTIQUE DES VERSETS DES DOUZE DERNIERS PROPHÈTES
Tome 2 Traduction adaptée par Francis Weill
DICTIONNAIRE
ALPHABÉTIQUE DES PSAUMES (TEHILIM)
Francis Weill
JUIFS ET
CHRÉTIENS
Requiem pour un divorce Francis Weill
L'INOUBLIABLE
VOYAGE AU PÔLE NORD DE M. MAC OHM ET DE WOU-WOU LE CHIEN
Francis Weill - Illustration : Sess
CONTES JUIFS
Francis Weill
DICTIONNAIRE
ALPHABÉTIQUE DES SOURATES ET VERSETS DU CORAN
Francis Weill - Préface de Mohsen Ismaïl
DICTIONNAIRE
ALPHABÉTIQUE DES VERSETS DU PROPHÈTE ISAÏE
Francis Weill
ETHIQUE ET
IMAGERIE MÉDICALE
Ne respirez plus ! Francis Weill L'Ethique juive en dix paroles, Editions MJR Genève Lettre à un ami chrétien propalestinien/Lettre sur l'antisémitisme, Ed. du Cosmogone, Lyon Lettre sur l'antisémitisme, Ed. du Cosmogfone Lyon. |
Articles
de presse
|
||
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire